Flash-back !

   

2017 est vraiment une année spéciale dans ma vie (75… 60… et maintenant 55 !)… avec ce nouveau flash-back dans ma mémoire, et mon cœur, en ce mois d’octobre 2017, qui marque le 55e anniversaire de la création de la section de Karaté du Strasbourg Etudiant Club (SEC, devenu par la suite SUC, Strasbourg-Université-Club) à l’automne 1962. Ce fut le premier dojo de Karaté pour l’ensemble des départements alsaciens, lorrains et vosgiens affilié à la Fédération Française de Judo (qui gérait au début des années 1960 le développement du Karaté en France). Et d’abord dans des conditions difficiles (nous étions au tout début 6, à faire très consciencieusement aux heures de midi du Kihon sur la pelouse en avant du Palais Universitaire, sous le regard pour le moins ébahi des professeurs et étudiants qui s’y rendaient), jusqu’à la stabilisation d’un vrai dojo dans le rustique et très vite emblématique bâtiment du 53 rue St-Urbain de Strasbourg, où les élèves avides d’apprendre affluèrent rapidement (et où s’enseigne aujourd’hui le Krav Maga…). Qui le sait encore ? C’est en ces lieux que je pris la décision, douze ans plus tard, de créer le « Centre Rhénan Budo » (qui devint « Centre de Recherche Budo »), puis de quitter la fédération sportive, pour « non-compatibilité » définitive. Histoire connue. Les pratiquants actuels de Karaté en sont à la Xème génération après ceux qui ont en ce temps-là appris sous ma direction (je me souviens de beaucoup d’entre eux, de ces années 1963-1970, et si l’un ou l’autre pouvait tomber sur ces lignes… !?!) en ces temps pionniers où personne n’avait encore entendu parler de Karaté. Ils sont les « élèves des élèves des élèves de mes premiers élèves »… Alors, quand il m’arrive de devoir répondre à certaines questions de jeunes pratiquants, parfois intrigués par le papi qui se promène avec un autocollant « arts martiaux » sur sa voiture, ou affiché sur sa boîte aux lettres, des questions du style « ah…vous en avez fait ?», ou, sur un ton totalement incrédule, « ah bon…vous en faites encore !?!» et que c’est aussitôt suivi de « avec qui ? où ? »…, je me sens gagné par un sentiment mitigé et je préfère esquiver par un « oh, c’est une très vieille histoire… », avant de tourner les talons en souriant ! Il est certain que, si cette section de Karaté universitaire existe encore (elle avait rallié la fédération dès la mise en place de ses nouveaux dirigeants, après mon retrait volontaire), personne ne se souvient plus de ses origines. Je suis quant à moi absolument certain d’une chose : rien n’a pu égaler depuis, ni la motivation, ni la force pointue des entraînements, ni l’ambiance passionnée qui firent  en ces temps lointains vibrer les vieux murs du dojo de St-Urbain, au point de les marquer de notre sueur, même en hiver, avec des Kiai qui résonnent parfois encore dans mon souvenir. Une « trop vieille histoire »…

1962-2017 : 55 années à enseigner le KaratéDO, avec conviction et acharnement. Avec un premier Kan-geiko (stage d’hiver) tenu fin 1963, mon premier Gasshuku, jusqu’à ce … 54ème, les 25 et 26 novembre prochain. Et toujours à Strasbourg !

Vous avez dit Tradition ?... Il suffit de croire à ce que l’on fait, de maintenir sa position malgré les aléas de la vie et l’usure du temps, et bien sûr d’avoir un peu de chance, pour la construire, la consolider année après année, de sorte à la laisser un jour derrière soi, quand il le faudra bien…

R.Habersetzer

 

Répétition passionnée des katas dans un local sans confort, et parfois jusqu’à épuisement !

En ce temps-là, où les keikogi étaient plus courts, l’absence de toute protection du tissu (voire d’une protection supplémentaire sous le tissu…)
faisait de chaque contact une décision tactique qui pouvait entraîner une conséquence douloureuse !

Soin des techniques de base.

Octobre 1963. Les premiers passionnés autour de moi avec, notamment, Gilbert Gruss (1943-2016)  dans la ligne du fond.



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